Le secteur funéraire n’est pas épargné par la problématique du réchauffement climatique et doit désormais prendre en compte le respect de l’environnement dans ses différentes actions.
Aujourd’hui …
Par inhumation ou crémation, les funérailles ont une empreinte carbone non négligeable pour les sols et l’atmosphère notamment dû à l’utilisation de formol pour les soins prodigués aux défunts et source d’une importante pollution après la mort.
Vient s’ajouter à cela les couches de vernis au polyuréthane pour l’esthétique des cercueils, les vêtements des défunts qui ne sont pas biodégradables, le bétonnage, les fleurs en plastique, etc.
Une crémation représente 3 % des émissions carbone d’un Français (et 1.35 tonne de mercure rejeté dans l’atmosphère) sur un an contre 11% pour l’inhumation (en 2021).
Pour rappel près de 70% des français optent pour l’inhumation (contre 50% prévu en 2030).
Le formol, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un liquide extrêmement polluant, injecté en grande quantité (6 à 10 litres) dans les corps, pour les soins dits de conservation appelés thanatopraxie. Celui-ci est par la suite rejeté dans l’air.
Son utilisation reste très controversée.
Le mercure est également source d’inquiétudes. On le retrouve notamment dans les amalgames dentaires, plutôt répandus chez les personnes âgées.
Des filtres existent contre la diffusion de ce métal, qui chauffé à plus de 400° devient gazeux, passe dans la cheminée du four et se disperse en fines gouttelettes aux alentours ; mais tous les crématoriums n’en sont pas équipés malgré une obligation légale depuis 2018.
Ou bien, une vérification et le retrait de ces amalgames peuvent également être mis en place avant la crémation.
Les inhumations aussi sont concernées par le formol et le mercure, même si le “processus” est plus long.
Ces derniers s’imprègnent dans les nappes phréatiques au fil de la dégradation du corps. Sur le long terme, l’inhumation est donc plus polluante.
Quelles sont les alternatives ?
Dans un premier temps et suite à cette prise de conscience du problème environnemental, de nombreux changements peuvent être initiés ; nouveaux types de cercueils, changement de produits pour le traitement des corps, préservation des espaces, etc.
Comme on le disait, il existe en effet des cercueils en carton. Leur utilisation se répand très doucement et certaines pompes funèbres proposent désormais des cercueils cirés, en bois brut, ou issus de filière biologiques même si cela reste encore rare.
Le cimetière écologique
Des cimetières dits “écologiques” se sont également développés.
Le premier à avoir vu le jour en France se trouve à Niort, conçu en 2014.
Ces cimetières ont un double objectif : réduire au maximum son empreinte écologique et relier le visiteur à la nature. Les corps et les cendres sont déposés en pleine terre, dans un cercueil ou une urne biodégradable. Linceuls et habits des défunts sont en fibres naturelles et les soins chimiques de conservation du corps sont strictement interdits.
Pas de pierre tombale en marbre, celle-ci est remplacée par une pierre en calcaire ou bois gravé pour l’identification du défunt ; ni de fleurs en plastique.
Le mobilier du site (bancs, clôtures, etc.) est également réalisé en matériaux naturels.
L’utilisation de pesticides est prohibée. La durée d’une concession va de 15 à 30 ans. Le prix de la concession oscille entre 1500 et 2500 euros. A noter que ce dernier est donc réduit car pas de pierre tombale, de soins funéraires à payer ni de potentiel caveau.
Il s’agit d’un réel lieu de recueillement qui devient également un lieu durable où la biodiversité et la vie animale et végétale peuvent s’épanouir.
En Angleterre, il existe près de 270 cimetières écologiques depuis les années 1990.
Collecte de déchets
Autre initiative promettante : les collectes de déchets au sein des cimetières.
Par exemple, la ville de Nîmes a décidé de mettre en place des sortes de mini-bennes devant certains de ses cimetières pour collecter les déchets verts, notamment les plantes fanées en pots que les proches retirent des tombes des défunts. Ces déchets sont ensuite récupérés par le service Espaces Verts de la ville puis transformés en compost.
Une action qui peut facilement être développée dans de nombreux cimetières.
Lexique :
- Urne biodégradable : il s’agit d’une urne totalement écologique utilisée pour recueillir les cendres du défunt après sa crémation. Celle-ci est conçue avec des matières 100% naturelles se décomposent rapidement.
- Thanatopraxie : il s’agit d’une technique d’embaumement des cadavres. Ce sont les soins de conservation et de préparation effectués sur le défunt.
- Amalgames dentaires : il s’agit d’un matériau utilisé pour boucher les cavités résultant de l’élimination de tissus dentaires affectés par des caries. Il ne contient pas de plomb mais du mercure.
Sources :